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Projets / 01 janvier 2020

Domaine de Cicé-Blossac Resort et Spa, Bruz (France)

Amenés à concevoir une résidence hôtelière en zone inondable, les architectes Loyer et Brosset ont transformé les contraintes environnementales en atouts architecturaux.

Le parc de Cicé semble avoir toujours été un site naturel. En fait, cette apparence est trompeuse. Avant d’être occupé par un golf et une résidence hôtelière, c’était une gravière qui fournissait en matériaux de construction la ville de Rennes. Les étangs du parc comblent les anciens trous laissés dans le terrain par les excavations. dans ce lieu à mi-chemin entre industrie et nature, l’architecte Loyer a cherché à soumettre son architecture à l’environnement, ce qui s’est traduit par une attention à l’éco-conception perceptible dans tous les aspects du projet.

Cette préoccupation est d’abord perceptible grâce à l’implantation des bâtiments, qui se glissent entre les arbres quarantenaires qui avaient peu à peu pris possession du terrain. Elle se refl ète également dans la forme des constructions qui adoptent volontairement un aspect traditionnel : l’architecture à la mode se démode, dit en substance Loyer, alors qu’une forme plus classique paraît intemporelle.

Les matériaux utilisés (béton, parement de bois, zinc) ont été choisis parce qu’ils ne nécessitent peu ou pas d’entretien. Le zinc a été préféré à l’ardoise, matériau régional, car il permet d’obtenir une pente plus faible et peut être recyclé, dans l’hypothèse de la destruction du complexe. Ce qui en revanche n’est pas classique, ce sont les pilotis sur lesquels sont perchés les logements. Ils n’évoquent pas l’architecture lacustre par hasard : le parc est en zone inondable, et si en 2004 le plan d’urbanisme y autorisait encore les constructions, l’architecte s’était lui-même fixé un certain nombre de règles permettant d’adapter les édifi ces à cette contrainte. Les bâtiments doivent faciliter le libre écoulement des eaux, assurer la salubrité des biens et des personnes, respecter la faune et la flore et enfi n faire l’articulation entre l’architecture et le paysage. Ce dernier objectif, plus difficile à
apprécier, semble atteint : les lignes verticales des pilotis se confondent, quand les eaux s’élèvent d’un mètre, les visiteurs survolent le site les pieds au sec sur de fi nes passerelles s’égarant dans les arbres.