line-image
Projets / 01 janvier 2020

Résidence étudiante et deux crèches, Sceaux (France)

Savoir transformer les contraintes en atout est sans doute une des qualités premières de l’architecte. Ici, il s’agissait d’organiser la coexistence de deux programmes répartis en trois entités, dans une parcelle réduite délimitée par un grand axe routier, une voie ferrée et une voie piétonne.

Ajoutons que le terrain était en pente, ce qui peut être autant un atout qu’un handicap. Il a été demandé aux architectes d’implanter une résidence étudiante de 118 logements et deux crèches, un équipement qui exige sécurité et calme pour le bien-être de ses jeunes occupants.

Les différentes fonctions ont été réparties horizontalement, les crèches dans un grand socle arrimé à la rue, les chambres de la résidence étudiante dans cinq plots de deux à trois niveaux. Ainsi, les crèches bénéficient d’un accès direct à un espace extérieur ouvert. Le dénivelé sépare et délimite les accès qui s’effectuent en partie haute pour la résidence et en partie basse pour les crèches. L’ensemble s’implante en V le long de l’axe routier principal, pour faire barrière aux nuisances sonores et maximiser les apports solaires dans la cour de la crèche. Le projet se tient en équilibre entre la ville dense métropolitaine et le tissu pavillonnaire du voisinage immédiat. La vue depuis la rue offre un front bâti qui structure la voie.

Depuis la passerelle piétonne qui enjambe les voies de chemin de fer, le passant découvre cinq grands pavillons qui se fondent dans le paysage local. Le jumelage des fenêtres de chambres de la résidence étudiante et leur décalage à chaque niveau effacent l’aspect répétitif du programme. La matérialité tient une place importante dans la conception : le socle semble reposer sur une façade vitrée rythmée par des épines en bois, dans une volonté de s’ouvrir à la rue.

Les façades latérales sont revêtues de zinc posé à joint debout selon un pas aléatoire. Les nuances gris clair de l’AZENGAR® viennent rehausser les briques claires et rugueuses. Elles jouent avec la lumière en fonction de leur exposition. Une façon, pour les architectes, de faire entrer au plus profond du projet le ciel qui se dessine entre les failles de ce simili pavillonnaire, pour l’amener jusqu’aux jardins suspendus d’où l’on contemple cette ville en devenir. Au centre de la cour, une toiture basse à double pente en zinc rappelle les ateliers et autres appentis suburbains.