L’ensemble du Carré en Seine d’Issy-les-Moulineaux entre dans le cadre de ces nouveaux aménagements. 65 logements privés et une résidence hôtelière occupent une ancienne friche, formant un îlot compact découpé en trois plots, traduction volumétrique des exigences du plan d’urbanisme local. La densité était en effet un des critères environnementaux fixés par la mairie.
Tous les blocs composant l’îlot sont construits avec la même technologie de "prémur", une solution préfabriquée en béton intégrant un isolant dont l’emploi est inhabituel à cette échelle. Lisse et dépouillée, l’enveloppe de béton clair est volontairement austère. Dans la partie logements, ce noyau fortement isolé est flanqué de boîtes en zinc empilées à la manière de petits containers. Elles sont montées sur une structure indépendante pour éviter la création de ponts thermiques. Chaque
logement dispose d’un de ces éléments pensés comme une pièce extérieure additionnelle. "Dans ce contexte dense, il fallait inventer un système de parois pour gérer les vis-à-vis" explique Jean-Baptiste Pietri, architecte de l’opération.
"L’ossature métallique, portant ces espaces, incitait à utiliser du métal. Le zinc me paraissait approprié par sa capacité à conserver en vieillissant une patine intéressante, et aussi par sa sobriété. Il s’installe sur un support bois donnant à l’intérieur des terrasses une finition agréable. Autre atout, les nombreuses possibilités de finition données par sa malléabilité et la compétence des artisans, qui ont proposé une grande gamme de détails sur le chantier. Les boîtes auront quand même donné du fil à retordre aux zingueurs" admet Jean-Baptiste Pietri, qui révèle une dernière raison à l’emploi du zinc : "J’aime que mes bâtiments s'inscrivent dans un contexte. Les murs de béton sont une interprétation des façades lisses de certains immeubles parisiens, le zinc est le matériau de couverture qui serait redescendu sur les façades. Cette matérialité ancre pour moi le bâtiment dans son contexte".
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