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Projets / 01 janvier 2020

Le carrousel des Olivettes, Nantes (France)

En une vingtaine d’années, la ville de Nantes s’est imposée comme une des scènes majeures de l’architecture française. Le réaménagement, notamment celui de l’île de Nantes portait sur un ancien secteur industriel de plus de trois kilomètres carrés.

Au regard de telles opérations, le projet du Carrousel des Olivettes est de taille modeste. Il concerne la construction d’une quarantaine de logements mais il s’inscrit dans une opération de restructuration d’un quartier proche du centre, où se mélangeaient la petite industrie, l’artisanat et le stockage de denrées alimentaires. L’agence In Situ avait réalisé “la Cour des Arts”, première tranche de réhabilitation du quartier, en recréant un parcours public traversant un ancien dépôt  d’omnibus, métamorphosé en une sorte de passage XIXe siècle, et se poursuivant dans un jardin aménagé en coeur d’îlot.

L’écriture architecturale mélangeant allègrement les matériaux reflétait l’esprit du lieu. “Assembler des matériaux de façon juste est la tâche la plus compliquée pour l’architecte, déclare Patrick Beillevaire, associé et co-fondateur de l’agence In Situ. Nous voulions travailler dans ce registre, qui permettait aussi d’évoquer la multiplicité des histoires du quartier”.

Le Carrousel des Olivettes mélange allègrement couleurs et matériaux et reprend le style  architectural hétéroclite de la Cour des Arts. À son sommet, on note un objet étrange parfois comparé à une yourte métallique. “L’immeuble est à proximité d’une voie très passante, difficilement compatible avec le logement qui renvoie à l’idée de calme. Je voulais faire une toiture qui donne l’idée du moelleux d’un pouf, déclare sans détours Patrick Beillevaire”. “Les compagnons du devoir avaient leur bureau au rez de- chaussée de l’immeuble qui occupait auparavant la parcelle. Je souhaitais que l’on puisse retrouver les notions de savoir-faire artisanal dans la fabrication de cette toiture. La forme est obtenue par déformation d’une courbe de double révolution. Pour la construire,
il a fallu assembler des arbalétriers courbés à chaud, comme dans la construction de navire, les zingueurs ont fabriqué les écailles. Les savoir-faire du couvreur, le plâtrier, le serrurier métallique étaient très sollicités durant la réalisation”, termine Beillevaire. Le zinc se pliait aux multiples intersections et changements de pente générés par ce volume inhabituel. Un travail qui s’apparentait à de la haute couture pour l’entreprise chargée de la couverture, une toiture qui rend hommage à la dextérité des compagnons du bâtiment tout en servant de signal urbain.